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le pardon

Le duo de « on n’a toujours pas trouvé », se rebelle contre une certaine pensée unique « spirituelle ». C’est la notion de Pardon qui est ici en cause.

Une vidéo de Marion Cotillard nous a éveillé à l’envie de remettre en question  toutes ces idées reçues, de faire preuve de discernement et de bon sens.  

Cet article marque une certaine évolution par rapport au précédent sur le même sujet, même si celui ci reste toujours d’une certaine manière tres cohérent.

Cette réflexion est venue quand je me suis souvenue que ma fille avait refusé de nourrir une rancune suite à un incident souffrant avec une copine. Passer à autre, ça l’air tellement simple.

Pour voir la vidéo cliquer ici. L’audio peut être téléchargé ici :

Voyons les origines de la notion de pardon, ses conséquences désastreuses et les alternatives possibles

Histoire et étymologie

Pardon et religions monothéistes

Le pardon, lié à la rédemption et au salut, trouve ses racines dans les religions judéo-chrétiennes. Il a été instauré comme succession à la loi du talion : Oeil pour oeil, dents pour dents.

La notion de pardon, bien que présente depuis longtemps dans les religions occidentales, a été accentuée et déformée au fil du temp.

Cette notion est surtout présente dans les spiritualités occidentales modernes et les mouvements de développement personnel. Elle met en lumière la différence avec les spiritualités orientales qui ne partagent pas cette conception du pardon, illustrant ainsi un contraste culturel et philosophique.

La notion de pardon s’est récemment accentuée, notamment au cours du 20e et 21e siècle.

Certaines cultures  n’ont pas de notion équivalente.

Pardon et bouddhisme

C’est une notion qui a été remise au goût du jour dans le bouddhisme par notre bouddhiste français, Matthieu Ricard. Pour lui, le pardon est une nécessité, car « sans pardon, la haine et la rancune persistent », formant un cycle infernal dont il faut sortir. Cependant, même dans cette perspective occidentale récente, le pardon bouddhiste diffère de la manière dont il est souvent abordé en Occident.

Lorsque le Bouddha s’est éveillé de sa méditation et a posé les yeux sur son offenseur, ce n’était pas une envie de lui pardonner qu’il ressentait. Il avait transmuté cette émotion au-delà du simple acte de pardon. Cette approche diverge de la façon dont il est généralement abordé dans l’Occident moderne.

Le pardon est il pertinent?

Est-ce que ne pas pardonner pourrait être une meilleure option ?

Si quelqu’un nous a fait du mal et nous demande pardon, est-ce réellement ce que nous voulons entendre ?

Le pardon dans les relations interpersonnelles est complexe. Si l’individu ne prend pas conscience de son propre rôle dans le mal infligé, il peut devenir une demande vide de sens. Il est crucial que le processus de pardon soit authentique et compris des deux côtés.

Les risques d’un pardon mal utilisé

Mal fait car peu ou pas conscientisé, il peut être néfaste. Il va nous maintenir dans un lien avec la personne avec laquelle on ferait mieux de se détacher.

Certains  thérapeutes, nous explique la psychanalyste Alice Miller ont conseillé le pardon à des personnes ayant vécu des traumatismes graves. Cela n’a non seulement aucun sens mais peut aussi  rajouter une charge émotionnelle supplémentaire et une culpabilité non justifiée.

Le processus peut entraîner un cercle vicieux. Ce cercle implique une dynamique complexe entre la victime, le bourreau et le processus de réparation. Si ces éléments ne sont pas abordés avec sensibilité, le mécanisme sera mentalisé et l’expérience ne sera pas authentique.

Pardonner mais ne pas oublier

 L’idée que l’on peut pardonner peut conduire à des pseudo-pardons, masquant une absence de véritable guérison. La suggestion d’oublier tout simplement, bien que complexe, est une perspective plus réaliste sur la façon dont les expériences peuvent marquer et influencer notre vie.

Pardon et oubli au niveau collectif

Le poids de l’histoire

L’histoire témoigne que l’oubli peut conduire à la répétition des erreurs du passé. Winston Churchill a souligné que « l’homme qui oublie son histoire est condamné à la revivre », une citation qui résonne avec force dans le contexte des traumatismes collectifs. Des événements tels que les camps de concentration durant la Seconde Guerre mondiale illustrent pourquoi l’oubli ne peut être une option. Oublier reviendrait à risquer la répétition de ces atrocités.

La complexité du pardon dans la société

Cependant, la société moderne semble encourager l’oubli à travers des mécanismes de pensée unique. La pensée unique, qu’elle soit spirituelle ou académique, peut formater les esprits et inciter à l’oubli de certaines parties de l’histoire. Cela soulève des questions sur la manière dont nous enseignons et percevons notre passé, alimentant ainsi la répétition de schémas néfastes.

Nous l’avons donc compris, le pardon nécessite une approche authentique et consciente.

Les dérives

La notion de pardon, bien que souvent perçue comme un acte libérateur, peut également dériver vers des terrains délicats. En Algérie par exemple, les femmes, luttent contre des clauses de pardon dans la justice qui exonèrent les hommes de leurs actes cruels envers elles. Ces dérives soulignent la nécessité de conscientiser le pardon et d’assurer une réparation véritable.

Solution et alternatives

La nécessité de l’amour de soi

La véritable compréhension du pardon exige une profonde introspection. Les mécanismes actuels, souvent mécaniques et mentaux, doivent évoluer vers un pardon du cœur. Pour cela, il est essentiel de cultiver l’amour de soi. Cet amour est une protection émotionnelle qui peut empêcher d’être blessé. Sans cette base solide, le pardon peut devenir creux et dénué de sens.

Alternatives au pardon

Au niveau individuel, imposer des limites et dire non devient une alternative importante.

Au niveau collectif, la question des limites a tout autant son importance. L’histoire des mouvements ouvriers montre comment la société, collectivement, peut poser des limites aux abus des dominants. La conscience de groupe, bien que complexe, offre une perspective pour transcender les schémas dominants.

Conclusion : Le chemin de la guérison

En conclusion, la question du pardon reste complexe. Les différentes alternatives, telles que l’imposition de limites, la conscientisation de l’histoire, et la guérison émotionnelle, s’entremêlent pour offrir des voies possibles. Le pardon, pour être authentique, doit être intégré dans toutes les dimensions de l’être, du physique à l’énergétique, de l’émotionnel au mental. C’est un processus holistique qui demande du temps, de la patience, et un profond amour de soi.

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