Le deuil est bien plus que la simple transition d’une situation à une autre. C’est un changement d’état, une véritable transformation intérieure qui peut parfois s’avérer difficile à effectuer.
Les blocages liés aux deuils non faits peuvent persister toute une vie ne manière évidente ou très discrète.
Cela peut concerner bien évidemment le deuil envers une personne décédée mais aussi le deuil du parent que l’on aurait voulu avoir, de l’image idéale que l’on avait de soi-même (exemple : deuil de ne pas être en couple, deuil ne pas avoir eu d’enfant, le deuil de son enfant avant qu’il ne quitte la maison, de sa vie de couple, de la maison que l’on n’a jamais eue, ou du travail de nos rêves.).
Dans l’article « faire le deuil pour être libre » , nous avons déjà bien étudié les étapes du deuil et les risques qu’il ne soit pas fait.
Allons un peu plus loin pour comprendre ce qui se joue en nous et parlons de quelques clés qui peuvent être utiles…
Le deuil et l’acceptation du Flux de la Vie
Le deuil, c’est un retour au flux naturel de la vie. L’essentiel est de trouver une aisance dans l’impermanence, plutôt que de lutter contre elle. C’est une transition d’une situation à une autre, où la qualité de notre expression génétique est influencée par les expériences que nous traversons et qui se manifestent à travers notre corps.
C’est pour le dire autrement, une rencontre profonde entre l’homéostasie de notre corps et l’impermanence perpétuelle de la vie.
Liberté Émotionnelle et Acceptation
Faire le deuil de ce que nous aurions voulu avoir ou de ce qui aurait pu se faire est essentiel pour avancer dans la vie. Ce processus nous libère émotionnellement et nous permet de décider d’être heureux ou non en fonction de ce qui nous arrive.
Résilience Biologique et Émotionnelle
Notre propre biologie nous montre que les phases de changement font partie de notre constitution. Nous sommes faits pour vivre des phases qui se terminent, pour accepter les cycles naturels de la vie.
La variabilité de notre fréquence cardiaque est d’ailleurs un signe de santé et de résilience. À l’inverse, des schémas de pensée rigides peuvent rendre notre corps rigide, le dépréciant progressivement.
Faire le deuil, c’est donc savoir accueillir la vie en soi.
La Tristesse : Une Belle Émotion à vivre
La tristesse liée au deuil est une belle émotion, qu’il est important de reconnaître et d’accepter. Un deuil non fait peut devenir un traumatisme, tout comme l’éducation elle-même peut en être un. La dimension quantique nous montre qu’en ne faisant pas notre deuil, nous retenons la personne disparue, créant ainsi un fantôme du passé et une partie de notre âme peut rester piégée dans ce passé non résolu.
Ressentez à quel point vous êtes vivant dans cette douleur. Vous êtes en train de guérir, et cette maturité vous servira dans votre cheminement.
Accepter la Tristesse et la Culpabilité
Il est important de ne pas sortir de la tristesse trop rapidement.
Aimez vous suffisamment pour souffrir quand vous êtes triste. La tristesse est un signe que l’émotion est prête à sortir du corps et du cerveau, mais pas encore du cœur. L’inconscient est déjà prêt à libérer cette émotion. Aimez vous assez pour accepter d’avoir mal, pour pleurer quand vous en avez besoin, et ne laissez personne vous détourner de cette expérience, surtout les amis bien intentionnées qui voudraient vous « changer les idées ».
Entrer dans la tristesse demande du courage et la sagesse de voir la culpabilité sous-jacente. Ne pas vouloir faire son deuil peut mener à se culpabiliser d’aller bien, ce qui nous empêche d’avancer. Par exemple, une mère qui refuse d’avoir un autre enfant parce que sa fille est décédée reste bloquée dans ce passé non résolu.
Utiliser la douleur pour grandir
Il ne s’agit pas ici de dire qu’il faut connaitre des souffrances pour évoluer personnellement ou spirituellement mais plutôt de préciser que si la souffrance parvient, elle peut aussi être à notre service.
L’Identité et la Charge Émotionnelle
Nous avons tendance à nous identifier à la charge émotionnelle, craignant de perdre notre identité. Si nous n’utilisons pas cette douleur pour grandir, elle se transforme en souffrance, autour de laquelle nous construisons notre vie. Un deuil non fait entraîne des conséquences corporelles, perturbant notre comportement, créant une hypervigilance ou de l’anxiété, et nous rendant excessivement sensibles à la moindre charge émotionnelle
Prendre le temps de la guérison
Comme nous l’avions vu dans « faire le deuil pour être libre » , face au stress, notre réponse peut être la fuite, l’agressivité ou l’anesthésie. Les phases émotionnelles que nous traversons – surprise, sidération, colère, dégoût – nous amènent finalement à accepter qu’une situation est bel et bien terminée.
Le parcours de deuil n’est complet que lorsque l’on perçoit la merveille qui se cache derrière ce qui nous est arrivé. Cela peut prendre du temps. Un temps qui est propre à chacun.
L’énergie est à libérer en profondeur, dans le corps, pour permettre une véritable guérison.
Comment effectuer le deuil?
Exercices Pratiques pour le Deuil
Si le deuil tarde, qu’au bout de plusieurs mois voire plusieurs années, la tristesse devient un fardeau difficile à supporter, que la transition ne se fait pas, il peut être nécessaire de consulter.
Néanmoins, nous pouvons effectuer seul(e)certaines pratiques. Comme par exemple :
- Les Bonhommes allumettes. L’exercice nous vient de Jacques Martel, auteur du dictionnaire des malaises et des maladies. Il permet de couper les liens toxiques mais aussi les attachements qui « pénalisent » notre propre vie quand bien même tout semble aller très bien dans la relation. En effet, un attachement trop fort pour quelqu’un d’autre peut montrer le manque d’amour soi. Vous trouverez de nombreuses explications du processus sur le net.
- Écrire une Lettre : Exprimez vos émotions en fonction de votre état du moment, pour libérer ce que vous ressentez profondément. Mettez tout ce que vous avez sur le cœur et brulez là.
Au delà du deuil
Lâcher Prise pour Avancer
Le manque crée un stress, une émotion désagréable, mais il ne faut pas chercher à manipuler ce processus. Sinon, le résultat sera faussé.
Le deuil nous libère, nous rendant plus légers et plus aptes à vivre pleinement. L’avancée continuera de se faire en cessant de vouloir ce que nous avons pas, en cessant de vouloir être ce que nous ne sommes pas. Nous avançons pendant et après le deuil en reconnaissant la part de nous que nous n’avions pas encore rencontré. C’est là, peut être pas encore suffisamment manifesté mais c’est là. Le lâcher prise se fait dans ce corps qui respire et ressent ce qui lui plait et non avec ce mental qui se plaint de ce qu’il n’a pas.
Conclusion
Lorsque l’on vit un deuil, on peut avoir cette impression de devoir réparer certaines parties détruites, voire la totalité de notre être. Or, il n’y a rien à réparer, il n’y à qu’à accueillir. Tout suit son court. Les émotions qui peuvent donner cette sensation d’être morcelé doivent justement être vécues pour que la charge soit totalement libérée.
Il est aussi possible de se faire accompagner pour que cette libération se déroule avec plus de facilité.
Ce deuil fait, la personne retrouve son centre et le contact profond avec soi au delà des limites de l’espace et du temps.
9 réponses à “Le deuil et la renaissance Intérieure”
-
Le deuil, tout le monde y passe. Pour ma part, j’utilise une technique qui est peu commune. Je l’utilise pour toutes mes émotions. C’est de voir les avantages et les inconvénients.
J’ai découvert récemment que dans tous les évènements, il y a des avantages et des inconvénients. Et ça vaut pour deuil. Quand je fais cet exercice, je me sens beaucoup plus centré.
Je me suis inspiré des travaux du Dr John Demartini. J’ai vraiment été touché par son livre.
-
Je ne connaissais pas cette référence, je vais m’y intéresser.
Voir les « avantages », c’est ce que nous appelons avec mon ami Jérôme « voir le cadeau dans la situation » : https://youtu.be/McjGCg_cWC8
Et effectivement, rien n’est jamais tout noir ou tout blanc, il y a juste divers axes de vue et on peut les choisir, on peut choisir cette « réponse émotionnelle ». Merci David.
-
-
Le deuil prend aussi du temps. Accepter une situation, prendre du recul nécessite ce temps. C’est aussi accepter que l’on ne peut pas avoir la maîtrise sur tout. c’est aussi comme cela que l’on grandit
-
exactement, reconnaitre son propre temps nécessaire est une sagesse
-
-
Merci pour ce bel article. chacun gère son deuil différemment, et je dirais que chaque deuil est différent. Et mêm si c’est un peu bizarre à dire, l’expérience joue beaucoup. Lorsque j’ai connu mon premier deuil, j’ai été brisé. Puis j’ai appris à conserver le meilleur de ce type d’épreuve et à transformer cette étape en expérience (presque) positive. En cela ton article nous aide. Merci !
-
Merci à toi pour ce témloignage
-
-
J’ai apprécié la délicatesse de ton écriture et la mise en avant des différents deuils dans ton article. Le deuil est une étape importante et difficile mais qui précède une nouvelle étape et un renouveau. Merci pour ton partage !
-
Merci Aurélie pour cet article profond et réconfortant. J’ai beaucoup aimé ta réflexion sur le deuil comme un processus de renaissance intérieure. Ta manière de parler de l’acceptation de l’impermanence et de la résilience émotionnelle est très inspirante. J’ai perdu mon Papa, il y a bientôt deux ans et cela résonne avec l’idée de trouver une harmonie intérieure même dans les moments de douleur. Tes mots m’encouragent à accueillir mes émotions avec plus de douceur et de sagesse.
Encore merci pour ce partage émouvant et enrichissant ! 🌷-
Merci Béa. Ton message me touche profondément.
-
En savoir plus sur Vérité Intérieure, libération émotionnelle et autonomie
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Laisser un commentaire