Joyeusement vôtre ou joyeuse journée.
C’est parfois ainsi que je termine mes mails. Une petite signature anodine en apparence, mais qui, avec le temps, a pris racine. Si cela t’intéresse, j’en parle dans l’article qui s’appelle Belle ou bonne journée.
Je me suis rendue compte que ce mot — joie — est devenu contagieux. Des amis me répondent de la même façon désormais.
C’est vrai après tout, pourquoi le « joyeux » ne devrait être réservé qu’aux anniversaires, ou autres fêtes qui entre nous, ne sont pas toujours joyeuses et même loin de là tant elles incarnent l’obligation et la convenance (Noel par exemple…)
Alors quand Ana du blog Origami Mama a proposé de participer à son carnaval d’articles : » Choisir la joie, même si c’est imparfait « , j’ai senti que c’était une évidence. Tu as peut être rencontré Ana via notre échange sur le Yoga qui a été d’ailleurs l’occasion – pour moi en tout cas – de voir que c’est une personne qui incarne cette joie. Cela se ressent notamment dans son article sur le changement durable.
Voyons ce que signifie réellement la joie et dans quelle mesure les perfectionnistes y ont droit.
Table
La joie. Qu’est-ce que c’est vraiment ?
La confusion joie / bonheur.
L’injonction au bonheur. Je suis certaine que vos voyez ce que c’est ! C’est pénible n’est ce pas?
Toutes ces astuces pour être heureux ! il faut manger comme ça, avoir autant d’enfants de tel sexe, se coucher à telle heure voire on nous dit comment penser, …voter/acheter. La dictature du bonheur qui façonne les individus. Le monde en a parlé : voir l’article ICI.
Le bonheur est lié aux circonstances :
- une bonne nouvelle,
- un projet qui avance,
- une journée douce,
- une relation qui s’épanouit.
=> C’est un état agréable, mais souvent conditionné.
La joie, elle, va plus loin. Elle surgit parfois sans raison, dans un instant de présence.
Elle est une vibration intérieure.
Elle peut traverser un visage même dans les épreuves. Elle est liée à quelque chose de plus profond, de plus stable. À une connexion à l’instant, à l’être, à l’essentiel.
L’image du Bouddha Joyeux
Voyez l’image du Bouddha joyeux, ce bonhomme rond au sourire éclatant.

Il incarne l’accomplissement intérieur :
- le détachement des illusions,
- l’abondance du cœur,
- et une forme de sagesse rieuse.
Historiquement, il est souvent confondu avec Hotei, un moine chinois itinérant du 10e siècle, vénéré comme un bodhisattva de la joie et de la générosité.
Ce n’est pas la minceur ascétique du sage, mais la rondeur de celui qui a tout intégré, tout accepté, qui rayonne sans chercher à convaincre.
Je me souviens encore de ce moment où une vieille guérisseuse me parlait de lui en disant : c’est lui le vrai bouddha, il a tout compris. Il a eu l’illumination et il va se saisir des plaisirs de la vie ! A ne pas confondre avec « abuser des plaisirs de la vie ». Si la tempérance n’est pas présente, ce sont les plaisirs qui vont se saisir de nous ! Et oui, il ne reste pas sous son arbre sans manger…
La joie, une nature ou un choix ?
La sensation de joie est bon indicateur d’un juste positionnement mais cette joie peut elle aussi à l’inverse se décider ?
Reconnaître la joie en soi
De mon côté, j’ai eu le sentiment que c’était “comme ça” depuis toujours. J’ai souvent été joyeuse, spontanée, rayonnante et d’ailleurs même plus joyeuse qu’heureuse.
Les enfants sont naturellement joyeux. Et puis… quelque chose s’éteint, vers un certain âge.
Les “il faut”, les “sois sage”, les déceptions, la peur du regard des autres. Et parfois, on continue à sourire… mais le rayonnement, lui, s’est voilé.
Pourtant, je vois bien autour de moi que certains ont gardé ce rayonnement — un vrai, sincère, profond. Pas un “positivisme forcé”.
Et d’autres, au contraire, se sont engouffrés dans leur douleur, comme si cela définissait désormais toute leur identité.
La joie devient alors un acte de résistance, un choix conscient. Une manière de dire : je ne me laisse pas définir par la lourdeur. Même quand tout semble aller de travers, je peux choisir de ne pas nourrir davantage l’ombre.
=> Après une succession d’évènements difficiles, une amie m’a demandé : » ça va? tu as le moral? » Je lui ai répondu « ah oui ce serait trop facile de se laisser aller »!. Et c’est tellement vrai, l’état victimaire sur le moment est tres simple à avoir mai sà terme il ne rend pas service !
Le choix de la joie
La joie, cette sensation profonde et légère qui vous transporte est aussi un indicateur que vous êtes dans la bonne direction, sur VOTRE bon chemin, celui sur lequel il devrait d’ailleurs ne pas y avoir de doutes.
Mais toutes ces obligations que l’on porte cachent parfois la joie. On ne plus la reconnaître.
Il devient difficile pour les perfectionnistes de pouvoir la choisir !
Joie et perfection semblent être deux pôles à réconcilier.
Dans nos élans de bien faire, de suivre le « bon chemin », de répondre aux attentes – des autres ou de nous-mêmes – la perfection s’impose parfois comme un idéal tyrannique. Elle pousse à contrôler, à ajuster, à retarder… jusqu’à étouffer la légèreté du geste, la fraîcheur de l’élan.
À l’autre bout du spectre, la joie : spontanée, vivante, pétillante. Mais si elle n’est pas accompagnée d’un axe intérieur, elle peut devenir fuite, dispersion, ou refus des responsabilités.
Influencée par ma méthode de libération émotionnelle (les méthodes PEAT), je vois joie et perfectionnisme comme deux pôles. Le travail ne consiste pas à choisir un camp, mais à retrouver ce point d’équilibre vivant entre les deux, ce centre du cœur qui permet d’agir dans la justesse et dans la joie.
Oui, il y a des choses à faire. Des engagements, des structures, des cadres. Mais la façon dont on les habite, dont on les traverse… peut être pleine de joie. Il ne s’agit pas de renoncer à l’exigence, mais de cesser de croire qu’elle doit exclure la douceur. Il ne s’agit pas de tout faire dans la joie, mais de se souvenir qu’elle est un fil conducteur, une boussole intérieure, même dans les tâches les plus austères.
L’article que j’avais publié au sujet de l‘excellence, ainsi que la vidéo qui est liée aideront aussi sans doute à faire le point.
Attention aux apparences
Attention, il ne faut pas s’y tromper : les sourires, le rire, ce n’est pas toujours la joie.
Il m’est arrivé, dans certaines périodes sombres, de rire énormément. Trop, même.
Un rire nerveux, automatique, qui me protégeait d’émotions que je ne voulais pas sentir : le masque jovial comme on dit en Fleurs de Bach. Si vous vous reconnaissez dans cet tendance à avoir toujours cette façade souriante, je vous recommande d’ailleurs de prendre Agrimony.
Le rire peut donc être un camouflage, une manière socialement acceptable de fuir ce qui submerge à l’intérieur. Surtout quand on est, comme moi, une ancienne “gentille fille”, celle qui fait plaisir, qui ne dérange pas, qui doit se taire…
Paradoxalement, aujourd’hui que je vais mieux, je ris moins. Je n’ai plus besoin de ce masque. Ma joie est plus calme, plus enracinée. Elle ne cherche plus à prouver, ni à convaincre.
La joie comme rayonnement
Même dans les moments d’obscurité, sourire à la vie peut faire basculer une journée.
Comme un ami m’a dit un jour, un sourire peut changer la vie d’une personne !
Je ne m’en rendais même pas compte. C’est aussi pour ça que je remercie ma famille, même si j’ai parfois tendance à la critiquer. Il y a eu, dans certaines lignées, ce choix d’avancer avec la lumière, malgré les charges générationnelles, les non-dits, les douleurs.
Et ça, c’est précieux.
Une joie exigeante
La joie n’est donc pas naïve. Elle demande parfois de la discipline, un véritable engagement intérieur.
A mon sens, la joie est une forme de spiritualité qui intègre la gravité.
Elle n’est pas incompatible avec la profondeur, la lucidité, le combat.
Le guerrier lumineux, celui qui avance sans fuir, peut rayonner de joie même au milieu du chaos.
Mais ce rayonnement-là ne fait pas de bruit.
Il se transmet par présence.
Par vérité.
En conclusion : contagieuse, cette joie
Alors oui, j’ai choisi la joie.
Même si c’est aussi ma nature, je sais aujourd’hui que je peux la nourrir, l’honorer, l’incarner.
Et à force de le faire, elle devient contagieuse.
Comme une note claire qui se propage sans faire de discours.
Alors à vous qui me lisez, je souhaite…non pas une bonne journée, mais une joyeuse journée.
Et si ce mot vous semble étrange, essayez, vous verrez.
Aurélie
En savoir plus sur Vérité Intérieure, libération émotionnelle et autonomie
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