… et de transformer votre relation au monde, aux émotions et à vous-même
Dans le vaste univers du yoga, certains piliers restent dans l’ombre, souvent éclipsés par les postures spectaculaires ou les techniques de respiration.
C’est le cas de Pratyahara, cinquième membre du yoga selon les Yoga Sutras de Patanjali. Pourtant, cette pratique subtile du retrait des sens est une clé essentielle – et oubliée – pour passer du yoga physique à une expérience intérieure profonde et libératrice.
Nous l’avions évoqué dans l’article sur la concentration. , voyons le un peu plus précisément ici.
Voici 7 bonnes raisons de l’explorer, de l’apprivoiser et de l’intégrer à votre vie.
Table
1.
Retrouver de l’espace entre stimulus et réaction
Nous sommes sans cesse sollicités : lumière, bruit, odeurs, écrans, émotions en cascade. Chaque stimulus sensoriel passe par notre système nerveux… et atterrit souvent en plein dans notre sphère émotionnelle.
Pratyahara, c’est apprendre à créer une distance consciente entre ce qui nous arrive et la manière dont nous y réagissons.
C’est passer d’une réactivité automatique à une présence lucide.
Comme si vous appreniez à « entendre sans être happé », « voir sans être envahi », « sentir sans être gouverné ».
2.
Déprogrammer les réactions émotionnelles conditionnées
Une odeur, une chanson, un son… et c’est tout un passé émotionnel qui revient à la surface. Nos sens sont intimement liés à notre mémoire affective.
Pratyahara permet de voir ces liens se jouer… sans s’y perdre. Il devient possible de désamorcer un déclencheur émotionnel en l’observant sans s’y identifier.
3.
Cultiver une conscience plus fine
Se retirer des sens ne signifie pas se couper du monde. Bien au contraire. Cela signifie affiner notre attention, la rendre plus consciente, plus libre.
La lumière est lumière. Le bruit devient son. La sensation se vit.
Sans interprétation automatique, c’est une expansion de conscience, pas une réduction.
4.
Se préparer à la méditation profonde
Un esprit surchargé de stimuli ne peut pas se poser.
Pratyahara agit comme un sas : un pont entre les pratiques physiques (postures, respiration) et les états méditatifs profonds. Il apaise les sens, clarifie l’espace intérieur, et ouvre la porte à la concentration (Dharana), la méditation (Dhyana) et l’état d’unité (Samadhi).
5.
Réduire le stress et l’hyperstimulation
Nos sens sont en alerte constante. Cette hyperstimulation est une des causes majeures du stress moderne.
Avec Pratyahara, on crée des bulles de calme au cœur du quotidien. Cela peut être :
- fermer les yeux quelques minutes
- se couper du bruit
- savourer un repas en silence
- ou simplement se recentrer sur sa respiration
Ces petits retraits permettent au système nerveux de se régénérer et de retrouver un rythme plus naturel.
6.
Retrouver son libre
Nos sens dirigent notre attention… mais qui dirige nos sens ?
Pratyahara, c’est reprendre la barre. Choisir où poser son regard, son écoute, sa sensibilité. Ne plus être balloté·e par le flux sensoriel, mais habiter pleinement sa propre perception.
C’est une voie de liberté intérieure.
7.
Plonger dans l’introspection
Quand le vacarme extérieur se calme, le monde intérieur se révèle.
Pensées, émotions, tensions, souvenirs : tout devient plus perceptible, plus clair. Non pas pour juger, mais pour observer. Pour se rencontrer véritablement.
C’est d’ailleurs tout le message qui se retrouve dans cet entretien que j’ai réalisé avec Fabien de la chaîne Epanessence :
C’est dans cette présence silencieuse à soi que peut naître une compréhension fine de nos fonctionnements, de nos élans, de nos blocages. Et c’est là que la transformation commence.
Mais alors… Se retirer des sens, est-ce se couper du monde ?
Non. Et c’est là toute la beauté du paradoxe.
Pratyahara n’est pas un refus des sens, mais une maîtrise de leur pouvoir sur nous. Il ne s’agit pas de se fermer, mais de ne plus être envahi.
La conscience devient plus fine, plus stable, plus libre.
Comment pratiquer Pratyahara au quotidien ?
Pas besoin d’être yogi avancé·e pour intégrer cette sagesse.
Voici quelques pistes accessibles :
- Fermer les yeux quelques instants pour revenir à soi
- Manger en pleine conscience, sans distraction
- Réduire volontairement le bruit, la lumière, les écrans
- Écouter les sons sans se laisser emporter. Prendre le temps d’aller voir au delà des premiers sons qui parviennent à l’oreille pour laisser s’harmoniser une mélodie avec des sons beaucoup plus fins qui viennent de plus loin. Je peux vous donner l’exemple d’un moment où je ressentais le besoin de me reposer dans un parc alors qu’il y avait une grosse fête avec beaucoup d’enfants. Le bruit des cigales a pris le dessus et m’a bercé.
- Observer ses pensées et sensations comme un témoin bienveillant. Et si besoin, prendre un journal pour noter les pensées récurrentes.
- Pratiquer Trataka, la concentration sur une flamme. Il s’agit de fixer la flamme d’une bougie pendant au moins 3 fois 1 minute sans cligner des yeux.
Pour d’autres idées de pratiques, je vous invite à consulter l’article de Restorative Yoga.
Chaque petit geste de recentrage est une graine de Pratyahara.
En conclusion
Pratyahara est donc un art de revenir à soi au milieu du tumulte, un outil puissant pour transformer notre relation aux émotions, au stress, à notre environnement.
C’est un chemin de reconnexion profonde, de discernement, de liberté.
Et si aujourd’hui, vous faisiez un pas vers cet espace… où tout devient plus clair, plus doux, plus vrai ?
6 réponses à “Pratyhara ou comment le retrait des sens peut révolutionner votre vie : 7 raisons de le pratiquer”
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Merci pour ce bel article 🌿. Prendre du recul sensoriel permet de reprendre contact avec notre clarté intérieure – un vrai super-pouvoir pour aligner nos décisions, qu’elles concernent un projet immobilier ou une nouvelle étape de vie.
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Oui!! Les sens peuvent nous orienter ou nous tromper, a nous de savoir reculer
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Maman de 3 enfants, je suis assaillie de flux sensoriels ! 😅 Je vais tenter l’expérience du Pratyahata (en revanche je ne suis pas certaine de retenir ce mot 🤭)
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3 enfants. Mes respects 🙂 Ca demande de l’organisation 😉 Retiens d’intérioriser tes sens ça ira hihi
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Quelle richesse dans cet article 🙏 Le retrait des sens n’est pas une fuite, mais une plongée en soi, là où la lumière intérieure peut se faire plus nette. Merci pour ces mots qui résonnent comme une invitation à ralentir, respirer, et surtout… choisir ce à quoi j’accorde mon attention. Une vraie hygiène émotionnelle 🌿
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Ouiii tes mots sont très justes aussi. Nous devons choisir ce sur quoi nous plaçons notre attention ( référence à l’article précédent mais aussi en lien sur le sankalpa )
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