Quand la conscience rencontre l’énergie.
Le yoga nous parle souvent de Shiva et Shakti. Parfois ils sont énoncés de manière plus ou moins automatique. Parfois on les idéalise comme deux êtres ayant existé et ayant vécu avec une grande histoire d’Amour. Je vous raconte une de leurs histoires via la posture du guerrier dans la vidéo qui raconte cette posture.
Nous allons ici y donner du sens de manière à aller un peu plus loin dans notre évolution.
Le yoga n’est pas qu’une suite de postures à bien exécuter. C’est un chemin de réunification. Shiva et Shakti nous le font comprendre quand est sur le tapis mais aussi au dehors.
Shiva : la conscience qui voit sans vouloir changer
Shiva représente la conscience témoin. Ce qui observe sans se crisper, sans chercher à réparer.
Dans le corps, Shiva se manifeste quand :
- on sent l’axe,
- on se redresse sans forcer,
- on habite une posture sans vouloir “aller plus loin”.
👉 Tadasana (la montagne) est l’expression la plus simple de Shiva.

Rien d’impressionnant.
Mais une présence claire, stable, verticale.
Sur le plan intérieur, c’est souvent déstabilisant :ne rien faire, ne rien améliorer, juste être là.
Et pourtant… c’est ce regard-là qui permet à l’énergie de se poser.
Pour voir la posture en vidéo : Cliquer ICI
Shakti : l’énergie qui vit, ressent, traverse
Shakti, c’est la vie telle qu’elle est ressentie dans le corps :
- le souffle,
- les émotions,
- les tensions,
- l’élan, parfois la peur ou la joie brute.
On la rencontre quand :ça tremble, ça chauffe, ça résiste, ça pleure sans raison claire.
Cette vidéo vous explique ce qui se passe quand shakti cherche à s’exprimer : Quand l’émotion ne sort pas, c’est le corps qui s’exprime
👉 Malasana (le squat yogique) met souvent Shakti à nu.

Le bassin s’ouvre, le bas du corps parle, les mémoires remontent.
On ne peut pas tricher longtemps. Sans conscience, cette énergie peut submerger.
Avec une présence douce, elle commence à se libérer.
Le yoga commence quand Shiva regarde Shakti
Le yoga n’est pas l’énergie seule. Il n’est pas non plus la conscience coupée du corps. Il commence quand la conscience descend dans l’expérience.
👉 Dans Bhujangasana (le cobra), l’énergie se redresse le long de la colonne.

Mais si l’on pousse trop, on se crispe. Si l’on observe avec finesse, quelque chose s’ouvre… sans violence.
C’est là que le yoga agit profondément :non pas en forçant l’ouverture, mais en laissant l’énergie se déployer à son rythme.
Quand l’ouverture devient vulnérabilité
Certaines postures ne demandent pas de la souplesse, mais du courage émotionnel.
👉 Ustrasana (le chameau) en est un bon exemple. Le cœur s’ouvre, la gorge se dévoile, les protections tombent.
Beaucoup ressentent :une montée d’émotion, une peur de s’exposer, une envie de fuir.
Ici, Shiva est indispensable. Sans conscience, l’ouverture devient intrusion. Avec présence, elle devient guérison.
L’équilibre : quand l’énergie et la conscience coopèrent
👉 Vrksasana (l’arbre) raconte très bien l’union de Shiva et Shakti.
Pour voir le descriptif en vidéo, c’est ICI.
L’énergie monte depuis le sol, la conscience maintient l’axe.
Si l’on cherche l’équilibre à tout prix, on tombe. Si l’on observe, on s’ajuste.
C’est exactement ce qui se joue aussi dans la vie.
L’intégration : quand il n’y a plus rien à faire
👉 Shavasana est souvent sous-estimée. On l’attend pour pouvoir dormir, ne rien faire.

Et pourtant, c’est là que l’union s’intègre.
Plus d’effort.
Plus de posture à “tenir”. Juste la vie qui circule, observée.
Shiva et Shakti ne sont plus deux. Ils ne fusionnent pas, ils coexistent harmonieusement.
Le yoga comme chemin de réconciliation intérieure
Le yoga n’est pas un outil de performance.
Il devient un espace de dialogue intérieur .entre le corps et l’esprit, entre le contrôle et l’abandon, entre la blessure et la vitalité.
Shiva n’a jamais cherché à dominer Shakti. Il l’a regardée avec suffisamment de présence pour qu’elle se transforme d’elle-même.
Peut-être que le yoga, au fond, ne nous apprend rien d’autre que cela.
🌿 Conclusion
Et sur le tapis, concrètement ? Dans mes ateliers, on ne cherche pas à “réussir” une posture. On ne cherche pas non plus à provoquer une expérience particulière.
On cherche autre chose, de beaucoup plus simple et plus exigeant à la fois :créer les conditions pour que Shiva puisse regarder Shakti en sécurité.
Cela passe par :
- des postures accessibles, parfois tenues longtemps,
- une attention portée aux sensations, aux résistances, aux élans,
- des temps d’immobilité,
- des moments de verbalisation ou d’écoute intérieure.
Quand l’énergie s’agite, on ne la pousse pas.
Quand le corps résiste, on ne le force pas.
Quand une émotion apparaît, on ne l’analyse pas tout de suite.
On laisse la conscience être là. Présente. Stable. Bienveillante.
C’est souvent à cet endroit que quelque chose se défait :une tension ancienne, un schéma répétitif, une peur logée dans le corps, une fatigue qui n’avait jamais été entendue.
Le yoga devient alors un espace de transformation douce, où l’énergie peut circuler sans violence et où la conscience n’est plus coupée du vécu corporel.
Les cours et ateliers ne sont pas des parenthèses hors de la vie. Ils sont une manière d’apprendre à :habiter son corps autrement, écouter ce qui se joue sous les tensions, retrouver un axe intérieur stable, même quand tout bouge autour. Shiva et Shakti ne restent pas sur le tapis. Ils continuent leur dialogue dans le quotidien, dans les relations, dans les choix de vie. Et c’est peut-être là, finalement, que le yoga commence vraiment.
En savoir plus sur Vérité Intérieure, libération émotionnelle et autonomie
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