Face à la peur tenace et profonde, l’amour devient une force de vie.
Il y a deux grandes forces qui guident nos existences : la peur et l’amour.
Elles ne sont pas ennemies, ni même opposées ; elles dansent ensemble, comme deux polarités d’une même énergie.
La peur resserre, l’amour diffuse. La peur protège, l’amour libère.
Et entre les deux, il y a ce passage fragile et magnifique où tout se joue : notre capacité à rester ouverts.
Là où je tremble, souvent, se cache justement ce que j’aime le plus. Et là où je m’ouvre à l’amour, surgit la peur — la peur de perdre, d’être vu, d’être blessé, de ne pas être à la hauteur.
Mais si la peur n’était pas un obstacle… et si c’était un appel à aimer davantage ?
Et si, au lieu de vouloir la faire taire, nous apprenions à l’aimer — à la prendre par la main, à l’écouter, à la transformer ?
Sommaire
La peur comme messagère
La peur n’est pas une faute ni une faiblesse ; c’est une énergie d’avertissement, une vibration du corps qui nous dit : « Attention, tu t’approches de quelque chose d’important. » Elle nous parle de nos attachements, de nos blessures, mais aussi de nos élans les plus profonds.
Quand on apprend à la regarder avec douceur, elle cesse d’être une barrière : elle devient une boussole. Elle signale ce qui compte vraiment. Et derrière chaque contraction, il y a souvent un amour blessé : celui de la vie, du lien, de la liberté.
L’amour au cœur du chaos – la leçon de Viktor Frankl
Récemment, j’ai découvert le livre de Viktor Frankl, « Découvrir un sens à sa vie ». Ce psychiatre autrichien, déporté à Auschwitz, y raconte comment il a survécu à l’horreur par la puissance de l’esprit et du cœur.
« J’ai compris que l’amour est le but ultime et le plus élevé auquel l’homme puisse aspirer. »
Dans les conditions les plus inhumaines, il méditait sur le visage de sa femme. Il ne savait pas si elle était encore en vie, mais l’amour qu’il ressentait pour elle lui suffisait. Cet amour lui redonnait un sens, une verticalité, un souffle.
C’est cela qui m’a profondément touchée : même dans l’enfer, l’amour reste une énergie vivante.
Cela m’a rappelé mes propres expériences, où la peur semblait tout envahir — ces moments où le mental s’agite, où le corps se contracte, où l’on croit perdre pied. Et pourtant, si l’on respire, si l’on s’ancre, si l’on écoute… quelque chose de plus vaste émerge. Un espace qui dit : « Je peux aimer même ici. »
Il parle de cet amour pour cette femme mais aussi de la beauté du monde, de cette capacité de voir la beauté dans le ciel, partout où elle peut se trouver.
Quand la peur révèle la direction de l’amour
Souvent, la peur surgit juste avant un pas décisif. Avant une rencontre, une création, un engagement, un changement de vie. Elle tente de retenir ce que l’âme, elle, veut libérer.
Dans les séances de libération émotionnelle, j’observe combien la peur et l’amour sont liés.
Le corps sait les distinguer : la peur contracte, l’amour ouvre.
Et pourtant, l’un ne va pas sans l’autre. Sans la peur, l’amour manquerait de profondeur.
Sans l’amour, la peur manquerait de sens. C’est dans leur rencontre consciente que naît la transformation.
Apprendre à aimer la peur
Aimer la peur ne signifie pas la glorifier, mais l’écouter sans se juger.
Quand elle se manifeste, on peut lui parler : “Que veux-tu me dire ? Que cherches-tu à protéger ?”
Souvent, elle répond par des images, des sensations, des souvenirs. Et en l’accueillant, on découvre qu’elle portait un message d’amour travesti.
Cette approche change tout. Car au lieu de se battre contre soi-même, on apprend à marcher main dans la main avec son ombre. Et cette union intérieure rend fort.
De la peur à la lumière
Quand on laisse la peur nous traverser sans résistance, elle se change en énergie vivante, en mouvement, en conscience.
C’est ce que j’appelle la transmutation émotionnelle : le mental s’apaise, le corps retrouve son espace, le cœur s’ouvre à la vie.
Il n’y a plus de lutte.
Seulement la reconnaissance que tout, même la peur, peut devenir lumière. C’est ce que Frankl avait compris dans sa chair : on ne peut pas toujours changer les circonstances, mais on peut toujours choisir la manière d’y répondre. Et choisir l’amour, même dans la peur, est peut-être le plus grand acte de liberté.
Le corps comme temple de ce passage
Nos corps savent. Ils sont les premiers à parler, les premiers à trembler, les premiers à guérir.
C’est pourquoi le yoga et la respiration consciente sont des voies si précieuses : elles permettent de sentir ce passage concret entre peur et amour.
Quand j’entre dans une posture, je sens parfois la résistance, la crispation. Mais si je respire, si je m’ouvre, une autre sensation apparaît : la confiance, la fluidité, la présence. Et c’est là que la peur se transforme, non pas par volonté, mais par accueil du vivant.
Aimer malgré la peur
Le courage n’est pas l’absence de peur. C’est un cœur qui avance avec elle. C’est tendre la main, dire “je t’aime”, créer, se montrer, respirer pleinement — même si ça tremble un peu.
Chaque pas, même fragile, est un pas d’amour. Nous n’avons pas besoin d’attendre que la peur disparaisse pour vivre : elle se dissout en marchant avec le cœur ouvert.
L’amour, comme finalité
Viktor Frankl écrivait encore : « L’homme qui a un pourquoi pour vivre peut supporter tous les comment. »
Et ce “pourquoi”, pour moi, c’est l’amour. Pas l’amour romantique, mais cette force intérieure qui relie, qui élève, qui donne du sens à tout ce que nous traversons. L’amour de la vie elle-même, même lorsqu’elle se présente sous ses visages les plus âpres.
Conclusion
La peur n’est pas une ennemie à vaincre, mais une part de nous à aimer.
C’est une vague qui nous montre où se trouve la rive de l’amour.
Et chaque fois que nous choisissons d’écouter plutôt que de fuir, de respirer plutôt que de contrôler, de rester présents plutôt que de réagir, nous agrandissons notre espace intérieur.
Pourtant la peur n’est pas un sujet facile pour nous les humains. Cet article pourra aussi vous aider à trouver des pistes.
Alors oui, la peur peut rester là un instant, tant que tu sais que, derrière toi, c’est encore et toujours l’amour qui appelle. —
En savoir plus sur Vérité Intérieure, libération émotionnelle et autonomie
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