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trauma et naissance

En clinique, le trauma est un évènement qui cause un dommage à l’intégrité physique et/ou morale ou comme Roméo Cournal l’énonce, c’est la répression d’une charge émotionnelle.

Les mécanismes ont bien été étudié, décrypté. Un même évènement ne va pas créer les mêmes effets chez deux personnes différentes. Aujourd’hui des tas de thérapies existent pour « guérir » les personnes souffrantes. Ma croyance est qu’il n’y a pas une thérapie adaptée mais plus un cumul de circonstances tels que  » le moment+ le thérapeute + la méthode ».

Ce qui est relaté ici est une réelle expérience de vie. Un témoignage pour aider à comprendre qu’ « il n’y a pas de petits traumas », que les signes doivent être observés et non enfouis et surtout qu’il y a des moyens pour s’en défaire et respirer à nouveau.

Par deux exemples concrets, nous verrons les notions souvent énoncées dans les situations traumatiques : les cas de sidération et de dissociation.

Le choc ressassé

Description du trauma

Cette scène revient de manière régulière depuis 6 ans. Elle arrive sans prévenir, me prend d’assaut et me fait simplement « mal ». Je sais réfléchir, rationnaliser. Je n’ai effectivement AUCUNE raison de ressentir de la douleur vis à vis de cet évènement complètement dépassé.

Cette scène est celui de mon enfant qui a quelques jours, qui est faible et qui n’arrive pas à s’alimenter. Je suis démunie, je me sens seule, désemparée, impuissante et je culpabilise. J’ai cette impression que le corps médical ne m’écoute pas, le père non plus.

J’ai cru que cet évènement disparaîtrait de lui même avec le temps. Il revenait de moins en moins mais toujours avec beaucoup d’intensité. Cette dernière fois où il s’est montré, il est encore sorti de je ne sais où. J’étais en pleine réflexion sur un sujet professionnel sans rapports et d’un seul coup je revois la scène de mon bébé, faible et j’ai peur. Je suis tellement saisie que je me mets à pleurer. Et encore, le fait de me dire qu’elle va très bien, qu’elle est en bonne santé tant mentale que physique ne sert à rien.

Processus d’élimination et conscience de dissociation

Ce jour là, j’ai rendez-vous avec une collègue de formation. Je lui parle donc de ce qui m’est arrivé et nous nous mettons d’accord pour utiliser une méthode d’élimination des traumas.

Je connais la méthode, je fais confiance au processus mais en même temps je me dis  » c’est trop simple pour que ça fonctionne ».

La thérapeute me fait revivre la scène, je la ressens. Impossible de respirer, ma tête tourne. D’un seul coup, tout s’arrête. Je suis là, forte, remplie. J’ai la sensation intense d’avoir réintégré une partie de moi.

Cette sensation est très cohérente et valide qu’il s’agit d’un trauma. En effet, par protection la dissociation peut être telle que c’est comme si on laissait une partie du nous dans le passé ( https://pi-psy.org/encyclopedie/la-dissociation-traumatique/ ) . Et quelque part heureusement me dis-je aujourd’hui. Si j’avais vécu totalement mon émotion au moment de cet évènement, je n’aurais pas pu gérer ma santé et celle de ma fille. Il fallait trouver des solutions de manière rationnelle. Mais l’élément était assez marquant pour revenir régulièrement me faire mal.

Le problème ne pouvait pas se résoudre par la parole ou en utilisant des éléments logiques tels que se dire . « ma fille va très bien intellectuellement et psychiquement ». L’intervention « psycho-émotionnelle » était nécessaire.

Nous ne pouvons être sur que ce trauma est totalement guéri mais ce qui est certain c’est que je me sens totalement bien. Je me sens reconstituée. La sensation physique immédiate a été celle d’acquérir un nouvel espace de respiration.

Dissociation et sidération sont parfois assimilées. A mon sens, elles sont bien à distinguer.

La violence de l’accouchement et l’état de sidération

Chaque accouchement est différent. Ce n’est pas tant son récit en lui même qui est important ici que le vécu du trauma et particulièrement l’état de sidération qui est très souvent évoqué dans les histoires traumatiques relatées.

Définition de l’état de sidération

La sidération est un état de stupeur dans lequel on se trouve figé, inerte, comme absent  à ce qui arrive.

C’est un moyen que notre système a intégré pour se défendre. Le corps ne fonctionne plus.

Le vécu du trauma

Lorsque je revois la scène, je ressens une violence extrême. Je suis dans un état d’épuisement intense au bout de 30 heures. La césarienne nous attend, je le sais. Je l’exprime. Je dis aux médecins d’arrêter l’acharnement. On me répond que je ne suis pas allée jusque là pour m’arrêter là. On ne m’écoute, pas, on ne me comprend pas, on ne me respecte pas. Le père est dans leur camp. C’est mon corps, mon bébé, le sien. Je comprends là ce qu’est un viol si les victimes de ces agressions ont ressenti avec tant d’intensité le manque de respect de leur personne, de leur parole, de la vie en elle.

La guérison du trauma

Cette guérison se fait alors que je suis en période de formation. Il faut choisir une scène qui n’est pas forcément récente mais qui reste assez présente dans le souvenir. Je pense donc à l’évènement de l’accouchement. J’avoue que je ne serais pas allée voir un thérapeute pour ce sujet car je sous estimais son impact sur moi. Ici, l’occasion se présente et je me soumets donc à l’exercice avec intérêt et curiosité.

Le processus se déroule, je repars dans le passé vivre l’évènement. Je revis dans mon corps ce dont j étais incapable de me souvenir.

Je vis cet état de sidération et je comprends après qu’il s’agit bien de cette chose dont j’avais entendu parler par de nombreux psy. C’est noir, c’est froid, c’est vide et figé. Je me sens morte. Alors que je suis sur le point d’accoucher, je ne me sens plus en contact avec la vie.

Le processus continue et la vie revient. Je me sens bien.

C’est comme si je prenais conscience de l’impact que ce moment avait eu sur moi. Le bonheur de connaître ma fille avait pu me le faire oublier.

Cette découverte de soi est infinie et est le plus beau cadeau que l’on puisse se faire. Je me sens aujourd’hui beaucoup plus entière et vivante et je continue avec joie à m’offrir ces cadeaux.

Des évènements semblent anodins parce qu’ils appartiennent au passé. Si la mémoire vous les ramène d’une manière ou d’une autre, cela vaut peut être la peine de s’y intéresser.

En complément, pour avoir des outils supplémentaires, je vous invite à lire cet article : https://verite-interieure.com/lessentiel-de-vaincre-peur-et-culpabilite-de-bernard-sensfelder/

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