Faire le deuil pour être libre

Dans mes pratiques, je rencontre beaucoup de personnes qui ressassent des situations qui les maintiennent dans des situations passées. Elles sont incapables de faire leur vie. Faire le deuil est une nécessité pour être libre.

Ses situations sont souvent des séparations avec une personnes avec laquelle on a été en relation. Une séparation qui peut être faite par le décès ou par un souhait (peine de cœur).  La séparation peut aussi être professionnelle : on quitte un travail avec lequel on a eu une longue histoire.

Le deuil concerne en effet tout situation qui se termine et qui n’est pas digérée. Je vous invite à voir cette vidéo de Roméo Cournal sur Suneva qui en parle très bien.

Le deuil est une mécanique de vie : nous devons aussi faire le deuil de notre enfance, de notre adolescence, de certains passages de notre vie.

Nous verrons ici ce qui se passe si le deuil n’est pas fait et comment faire pour passer cette étape.

Les conséquences d’un deuil non fait

Elles peuvent être profondes et douloureuses car les peines s’installent longuement et sournoisement.

Les conséquences sont morales, psychologiques car la personne ressasse

Les émotions non vécues affectent le moral mais aussi le corps. La médecine chinoise a d’ailleurs bien fait le lien entre les émotions et les organes. Le tissu conjonctif est affecté.

Quand on reste en lien avec la personne partie, on ne vit pas sa vie, on reste dans une posture victimaire. On peut rester fidèle a des comportements par croyance consciente ou non que la personne voulait quelque chose de nous.

On adopte un comportement qu »on aurait pas eu si on n’avait pas eu cette relation et cette séparation avec la personne.

Les risques d’un deuil non fait

Si on a pas fait le deuil d’une relation passée, on risque de rencontrer des personnes qui vont être en cohérence avec cette relation passée. Les mêmes histoires vont donc se répéter.

Certains thérapeutes vont traiter le symptôme et calmer la douleur. Ils vont faire en sorte que vous alliez mieux. Toutefois aller mieux ne va pas enlever le fait qu’on va mal. Le mieux va juste cacher le mauvais, la douleur.

En effet, si on fait en sorte d’arrêter de pleurer, on enfoui le mal. Vivre la douleur est nécessaire.

Faire le deuil est une épreuve. Il peut y avoir une mémoire du corps face aux évènements.

Or, on peut se construire une nouvelle personne avec les parts de nous qui ont existé. On fusionne un état passé avec un état désiré.

Vivre le deuil pour se libérer

Le corps va métaboliser l’agitation émotionnelle en acceptant de vivre le deuil.

Les étapes du deuil

Les étapes du deuil sont généralement considérées comme un processus en cinq étapes qui ont été énoncées par Elisabeth Kubler-Ross dans son livre « On Death and Dying ».

Ces étapes sont les suivantes :

1. Le déni : dans cette étape, la personne qui fait face à la perte peut avoir du mal à accepter que la perte est réelle. Il est courant d’entendre des phrases telles que « Ce n’est pas possible » ou « Ce n’est pas arrivé ».

2. La colère : après avoir accepté la réalité de la perte, la personne peut ressentir de la colère envers elle-même, envers les autres ou même envers le défunt. Cette colère peut également être dirigée vers des forces supérieures comme Dieu ou la vie elle-même.

 3. Le marchandage : à ce stade, la personne peut chercher à négocier avec les forces supérieures pour tenter de récupérer ce qu’elle a perdu. Elle peut se dire « Si seulement j’avais fait ceci ou cela, peut-être que les choses auraient été différentes ».

4. La dépression : cette étape peut être très difficile pour la personne en deuil, car elle peut se sentir triste, désespérée et seule. Elle peut avoir du mal à trouver un sens à la vie sans la personne qui a été perdue.

5. L’acceptation : dans cette dernière étape, la personne commence à accepter la réalité de la perte et à trouver un sens à la vie malgré la douleur. Elle peut se sentir prête à avancer dans la vie sans la personne perdue.

Tout le monde ne passe pas par toutes ces étapes, l’ordre peut varier d’une personne à l’autre. Le processus de deuil est différent pour chacun et peut prendre du temps.

Les différents moyens de se libérer

1. Permettez-vous de ressentir vos émotions. La première étape pour faire son deuil est d’accepter et de reconnaître les émotions que vous ressentez, comme la tristesse, la colère, la peur ou le désespoir. Il est important de les ressentir et de les exprimer d’une manière qui vous convient, que ce soit en écrivant, en parlant à un ami ou en pratiquant une activité qui vous aide à vous exprimer.

2. Trouvez du soutien : cherchez des personnes de confiance qui peuvent vous écouter, vous soutenir et vous aider à traverser cette période difficile. Cela peut être un ami, un membre de la famille, un conseiller ou un groupe de soutien.

3. Prenez soin de vous : pendant cette période de deuil, il est important de prendre soin de vous, tant sur le plan physique que mental. Assurez-vous de manger des aliments sains, de vous reposer suffisamment et de faire de l’exercice. Évitez les comportements qui peuvent vous nuire, comme l’abus d’alcool ou de drogues.

4. Créez un rituel de deuil : créer un rituel pour honorer la personne perdue peut aider à faire son deuil. Cela peut être quelque chose de simple, comme allumer une bougie ou planter un arbre en sa mémoire.

5. Trouvez un nouveau sens à la vie : cherchez des moyens de trouver un nouveau sens à votre vie et de vous concentrer sur l’avenir. Cela peut être en faisant du bénévolat, en poursuivant des intérêts qui vous passionnent ou en fixant des objectifs pour l’avenir.

6. Trouver un accompagnant, un thérapeute spécialisé dans ces processus. J’utilise les méthodes PEAT pour cela. Je vous propose un article qui éclairera.

Vous pouvez me contacter à ce sujet si vous en ressentez le besoin.

Comment savoir que le deuil est fait

Si le deuil est fait, nous sommes en état de choisir avec le cerveau rationnel et non avec le cerveau émotionnel.

En pensant à la relation que nous avions avec une personne, nous pouvons avoir des sensations de détente plutôt que de crispation.

L’idéal serait de faire le deuil de certaines personnes de leur vivant pour éviter de vivre une situation d’attache handicapante. Ce processus est aussi possible. Il s’agit de faire le deuil des personnes qu’on aurait aimé qu’elles soient ou de ce qu’elles étaient dans les moments les plus forts traversés avec elles.

Conclusion

Le processus de deuil n’est pas une démarche de résilience. C’est une démarche où on devient plus grand de ce qu’on est.

Plus on fait des deuils, plus on est apte à en faire. Ayez le courage de vivre cette étape.

N’oubliez pas aussi que d’autres facteurs limitant votre liberté existent aussi.