On parle beaucoup de l’enfant intérieur.
On en parle même tellement que, pendant longtemps, ce concept est resté pour moi une idée floue, presque abstraite.
Je l’entendais évoqué dans les milieux du développement personnel. C’est comme une invitation à renouer avec une énergie spontanée, naturelle et naïve. C’est quelque chose de vivant à l’intérieur de soi. Mais sans que cela ne prenne vraiment chair.
Puis, un jour, je me suis offert un cadeau.
Celui de partir pour un voyage très particulier, proposé par l’Institut Monroe.
Sommaire
Un voyage intérieur avant tout
L’Institut Monroe est un centre de recherche américain fondé dans les années 1970 par Robert A. Monroe, pionnier de l’exploration de la conscience.
Il est surtout connu pour la méthode Hemi-Sync. Cette méthode utilise des sons binauraux afin de favoriser des états modifiés de conscience : relaxation profonde, méditation, créativité. Elle permet parfois même des expériences dites « hors du corps ».
L’Institut propose des programmes immersifs. Parmi ceux-ci figure le célèbre Gateway Experience, qui mêle neurosciences, exploration intérieure et développement du potentiel humain. Cette approche est à la fois expérimentale et très pragmatique.
Je précise d’emblée : je ne cherche pas à faire de la publicité pour cet institut. Je n’y ai aucun intérêt particulier.
Mais je dois reconnaître une chose : ce que j’y ai vécu a été d’une puissance rare. Bien au-delà de tout ce que j’avais pu expérimenter auparavant.
Pourquoi parler de ce voyage ?
Je raconte aujourd’hui cette expérience pour une raison précise. Elle s’inscrit dans une proposition du site Noir en Voyage qui invite à témoigner autour du thème : « Le voyage qui a changé ma vie ».
J’avais d’ailleurs beaucoup aimé son article sur la capitale du Yoga : Rishikesh, ville de paix et spiritualité, un voyage intérieur
J’ai voyagé à l’étranger (Canada, Inde, Thaïlande, Maurice, Tunisie, Espagne, Pays-Bas, Angleterre, Allemagne..), et aussi en France (métropole et DOM)— sans doute pas autant que je l’aurais voulu.
Aucun voyage géographique ne se distingue aujourd’hui comme exceptionnel. Aucun n’a bouleversé mon existence plus que les autres. Les voyages forment, bien sûr : on y découvre des paysages, des cultures, des personnes, des climats, des énergies.
Et pourtant, ce qui me transforme profondément, ce sont les voyages intérieurs.
C’est d’ailleurs pour cela que j’ai nommé mon site Vérité Intérieure.
Un voyage sans bouger
Ces voyages intérieurs, je les ai explorés de multiples façons :
à travers des séances énergétiques, des libérations émotionnelles — notamment avec les méthodes PEAT que je pratique —, des plongées dans l’inconscient, des expériences avec les plantes médecines…
Et puis il y a eu quelque chose de beaucoup plus simple, en apparence : une méditation, des paroles, des sons.
J’avais déjà testé des sons binauraux.
C’est agréable, relaxant, parfois même dépaysant. Mais, pour être honnête, cela ne change pas une vie.
La pratique de l enfant intérieur dernièrement effectuée a été différent.
On commence par une détente profonde du corps.
Avec mes années de yoga, c’est vrai que cela m’a semblé assez naturel.
Les sons sont d’une précision remarquable : ils permettent de voyager sans que ce mental envahissant — celui qui commente, analyse, juge — ne prenne le contrôle.
Les mots sont justes.
Les descriptions aussi.
Un couloir.
Une porte à ouvrir. Pas de choix, pas le temps de réfléchir, ça se fait.
Ce sont des images déjà rencontrées ailleurs, bien sûr. Mais ici, le cadre est suffisamment solide pour que le mental n’ait rien à quoi se raccrocher. Alors, j’ouvre cette porte.
La scène
Au début, c’est un joyeux bazar.
Un véritable cartoon intérieur, sans cohérence apparente.
Je me dis même : « Ça ne fonctionne pas ». Mais
Et puis je lâche. Après tout, qu est ce que je risque ? Autant jouer le jeu.
Et soudain… tout se pose.
Il est annoncé que je vais rencontrer un événement ayant eu un impact majeur sur toute ma vie.
Des indices apparaissent : quelque chose de confus, lié à une agression, à une violence ancienne.
Je sais que ce ne sont ni mes parents, ni des figures extérieures lointaines.
Et là, je le vois.
Ce cousin. À peine un an de plus que moi.
Je suis toute petite.
Il y a une violence immense, déversée sans conscience.
Heureusement, ma sœur intervient.
J’avais déjà effleuré cette scène dans d’autres démarches, mais jamais je n’avais pu aller jusqu’au bout, ni accompagner l’enfant que j’étais au cœur même de l’événement.
Cette fois-ci, il m’est demandé de le faire.
Une part de moi refuse.
Et pourtant… nous y allons.
Dire ce qui n’a jamais été dit
Les émotions sont multiples, contradictoires.
Il y a la colère.
Il y a le dégoût.
Il y a l’injustice.
Il y a aussi une immense rage envers les adultes qui n’ont pas su voir, pas su réagir.
Ont-ils compris ce qui s’est réellement passé ?
Ce voyage aurait-il été suffisant si je n’avais pas ensuite posé des actes concrets ? Je ne le sais pas.
Mais je sais ce que j’avais besoin de dire envers les fautifs et envers celle qui m’a « sauvée ».
Je ressens du dégoût profond envers ce cousin qui, en retrouvant aujourd’hui son profil sur les réseaux sociaux, me renvoie une image brutale, presque inhumaine. Comme si cette photo disait : il a bien la tête du coupable, d’un pervers, comme si c’était inscrit en lui, dans son ADN.
Et pourtant — paradoxe — je souhaite aussi que son âme puisse trouver la paix, évoluer.
Il est lui-même le produit d’un système.
En réalité, je ne le hais pas.
Mais je ne peux laisser le silence sur ce traumatisme réel, profondément impactant.
Je me souviens de cette scène.
Mais combien de fois s’est-elle répétée ?
Les empreintes invisibles
Oui, il y a pire que moi.
Et je vois très bien comment ceux qui ont vécu pire encore portent ces traces dans leur vie.
J’ai reconnu les schémas que cette blessure a installés en moi :
Ma vie n’est pas importante.
Mon corps ne compte pas.
Je dois être gentille, me taire, ne pas déranger.
À cette part de moi blessée, aujourd’hui, je dis merci.
Et je lui demande de s’affirmer.
Revenir au passé pour le libérer
En 2013, lors du Salon du Bien-Être à Paris, j’avais déjà croisé cette idée : revoir le passé pour qu’il cesse d’exister dans le présent.
Plus tard, en décembre 2025, cette notion a repris tout son sens.
Changer le passé n’est évidemment pas possible au sens littéral.
Mais changer la charge émotionnelle qu’il continue de produire, oui.
J’en ai parlé plus longuement dans un échange avec Patricia Covac, dans cet article :
Et si changer le passé était possible ?
Ce voyage-là — immobile en apparence — a été l’un des plus grands déplacements de ma vie.
Il n’a pas effacé l’histoire mais je me suis rendue ma.place. Sacré cadeau de Noël.
En savoir plus sur Vérité Intérieure, libération émotionnelle et autonomie
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