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découragement

Une salle bien remplie pour recevoir le philosophe français qui s’est spécialisé dans le sujet de l’hypersensibilité.

Une salle pas très jolie, comme il le dit lui-même. L’ambiance accueillante a largement compensé ce manque de chaleur dans la décoration.

A en croire le nombre de personnes qui attendaient leur dédicace à la fin de la conférence, le public a du largement l’apprécier.

Pour ma part, je reste mitigée.

J’avais suivi ses Masterclass en 2001 sur « foutez vous la paix ». Il a un certain don pour amener un regard plus paisible sur les événements de la vie et amener chacun à trouver du recul mais je trouve que ses connaissances manquent d’ouverture.

Qu’est-ce que le découragement ?

Selon Fabrice Midal, la frustration et le sentiment de se sentir coincé sont une manifestation de découragement. En effet, dans ces moments, nous manquons en nous d’un élément essentiel : le souffle de vie. 

Nous nous sommes laissés bercés d’illusion avec des phrases qui se sont insérées en nous sans que nous  soyons vigilant. Des phrases telles que :  » si on veut on peut ». Il serait possible de faire tout un sujet sur cette phrase mais nous nous contenterons de reconnaître qu’elle est une porte ouverte à la culpabilité. 

On se décourage à force de vouloir persévérer dans des voies qui ne sont pas faites pour nous.

Fabrice Midal nous invite à nous reconnecter à notre expérience et donc à ce que nous ressentons dans ces moments. Nous n’avons pas de pouvoir sur nos émotions mais nous pourrions les contrôler. Nous pouvons décider de les vivre ou de les rejeter.

Notre cher philosophe s’insurge contre la religion qui nous a rendu « coupable » de nos émotions. Il rétorque que nous sommes juste coupable de nos actions.

Nous pouvons être coupable si nous nous plaçons face à une certaine forme de morale. Pour ma part, je préfère la notion de responsabilité qui a été proposée dans divers articles sur ce site mais aussi la notion de « maîtrise » des émotions plutôt que de « contrôle ».



Les remèdes au découragement

Le livre de la théorie du bourgeon est en réalité une référence à une vie qui croît et que nous avons tendance à laisser échapper. Fabrice Midal propose donc plusieurs remèdes au découragement présent dans nos vie. Ces remèdes sont évidents et essentiels : ils se réfèrent au corps.


Se sentir vivant et entrer dans le vivant sécure.


L’attention est mise sur le fait que notre rapport à nous, à notre « bien être » est « capitaliste ». Nous « gérons » comme un ordinateur, nous sommes sommés d’être flexible. Ce capitalisme psychique nous instrumentalise car nous en arrivons à croire que si nous n’avons pas géré notre stress, nous sommes à l’abri de ce symptôme de plus en plus courant qui est le « burn out ». Or, cette bien l’inverse qui se passe, le découragement arrive à force de tout gérer.

Arrêtons de nous gérer pour nous laisser vivre.

L’une des solutions proposée est de se sentir sécure c’est à dire « trouver l’espace en soi où se sentir bien ».
Cet endroit, c’est simple : il est dans le corps. Il s’agit de toucher là où on se sent touché et ne pas accorder de crédit aux pensées qui passent.




Se remettre en rapport avec l’intelligence en nous.


Fabrice Midal nous a invite à enlever « la volonté » et à s’inspirer du « blob », cet organisme unicellulaire sans conscience ni pensée mais qui a le savoir intégré de ce qui est bon pour lui.

Fabrice définit l’intelligence comme la capacité de discriminer entre deux choses. Nous avons cette intelligence « non rationnelle » qui nous conforte dans le non découragement.
La vie est un continuel surgissement de nouveautés.

Cette capacité est déjà dans notre corps, nous n’avons pas besoin de raisonner pour avoir cette intelligence. L’invitation peut être juste d’aller marcher. C’est ce qu’il y a de plus simple et de plus efficace pour se « remettre en route ». La marche a des effets prouvés sur notre créativité.



Accepter ce qui se passe


Fabrice Midal fait référence à Steven Hayes qui a développé la théorie des cadres relationnels. La douleur ne doit pas être niée. Le ressassement et la fuite ne font que renforcer le problème.


La prise de conscience n’aide en rien ?

Fabrice Midal n’a qu’une conception mentale de la conscience.

Et le mental, il ne sait pas ce que c’est nous dit il. Pour définir le mental, il n’a qu’à prendre sa définition de la conscience, je pense qu’il pourra s’y retrouver.

Je vous explique :

Pour lui, la conscience est le contraire de la confiance.

Je suis tout a fait en accord avec lui sur le fait que le corps sait et qu’on peut lui faire confiance.

Toutefois, il nous dit que « la prise de conscience n’aide en rien. » Bien au contraire, c’est la base d’un changement, d’une évolution, c’est par là que tout commence.

Selon lui, si on prend conscience, on ne peut rien faire : soit nous sommes dans l’action, soit nous sommes dans la conscience. Il prend l’exemple d’une personne qui nage, qui si elle décide de prendre conscience, elle ne peut plus être dans l’action.

Il continue avec cet exemple : « j ‘essaie avec conscience de lever mon bras », ce n’est pas possible : soit on levé soit on a conscience du bras. Ce n’est pas le meme système certes mais au lieu de lever avec conscience, on peut avoir conscience que le bras s’est levé…

Une conception trop limitée

La conscience ne peut, à mes yeux, se limiter à cette notion de « reconnaissance ». Essayer mentalement d’être toujours « conscient » peut effectivement être fatiguant et nous faire passer à côté de moments précieux de notre vie. Mais la conscience requiert aussi qu’on lui donne de l’attention pour qu’elle se manifeste à nous.

Plus nous sommes entraînés à elle, plus elle nous récompense en se montrant à nous, en nous dévoilant nos ombres. Pour cela, divers moyens s’offrent à nous. Vous en trouverez sur ce site et sur bien d’autres. L’écoute en est un, l’observation aussi, l’attention, la présence, mais aussi bien sur la réflexion, l’attention. Il n’y a pas de recettes miracles mais plus une vigilance et un respect nécessaire à soi et au vivant.

Fabrice Midal mélange donc la notion de « contrôle » et celle de « conscience ».

Certains spectateurs ont tenté des questions ouvertes comme « la conscience n’est-elle pas reliée à l’âme? peut on distinguer une conscience mentale et une conscience/esprit? « . Il n’a pas voulu aller plus loin et a juste conseillé d’arrêter de parler de conscience. C’est une grave erreur à l’heure où on voit les conséquences désastreuses d’un appauvrissement du vocabulaire sur la manipulation des esprits.

Ce mot existe et mérite d’être définit par celui qui l’utilise mais il n’a pas vocation à être jeté.

Il y a même une contradiction qui mériterait d’être éclairer quand il demande d’enlever à la fois l’acte de volonté, comme nous l’avons vu plus haut et la conscience.

Et la méditation dans tout ça?

Fabrice Midal nous éveille sur le fait que la méditation est devenue un outil pour être plus performant.
Il y a en effet beaucoup de techniques utilisées par des coachs professionnels ou par des entreprises pour juste donner des moments d’espace intérieurs qui pourront être encore mieux remplis par le travail, le cerveau sera encore plus disponible.

J’aime beaucoup la manière simple avec laquelle il nous ramène à l’écoute de nous. Certains de mes élèves de Yoga le savent bien d’ailleurs.

Faire le plein au lieu du vide

Je doute encore toutefois quand il nous parle de « faire le vide ». Un philosophe qui refuse de parler de conscience et qui nous invite vider notre tête, c’est assez étrange non?

Peut être y en a t-il trop dans la sienne. Mais vider, est ce possible? Et pourquoi ne ferions nous pas le plein? A mon sens, il n’est pas possible de « vider » mais d’éliminer certaines éléments bien perturbants après être allés au bout de cette rencontre avec ces éléments. Tant que nous n’avons pas épuisés nos réflexions, elles reviennent, autant aller au bout et les aider dans ce sens.

La conférence sur le découragement était donc bien sympathique mais je le trouve à mon goût très éloigné de la spiritualité et de la foi. Il a toutefois le mérite d’ouvrir des portes chez certaines personnes totalement réticentes à ce qui se rapprocherait de la transcendance et de l’immanence et qui se sente perdu face au commerce du développement personnel.

5 réponses à “Le découragement, Fabrice Midal à Montpellier”

  1. Avatar de Beatrice Petitdemange

    Merci Aurelie pour ton article. Je te trouve courageuse dans cette exposition d’une conférence de Midal. Sincèrement, j’ai du mal à le comprendre. Je l’aime beaucoup quand il parle des contes et amplifie la signification.

  2. Avatar de Sarah Amoros

    merci pour avoir partagé cette conférence sous la forme d’un article. ça permet d’y avoir accès lorsqu’on est trop loin. Et quel bonheur de pouvoir voir se diffuser le contenu.

    1. Avatar de Aurelie

      merci à toi pour cette attention Sarah

  3. Avatar de Dieter

    Cet article retranscrit la conférence du philosophe français Fabrice Midal sur le thème du découragement, donnée à Montpellier. L’auteure, Aurélie, livre son analyse critique de l’intervention, mettant en lumière les points forts mais aussi les zones d’ombre de l’approche proposée par Midal.

    J’ai apprécié la façon dont Aurélie résume les principaux éléments abordés par le conférencier. Elle met en avant sa vision du découragement, lié à un manque de « souffle de vie » et à la poursuite de voies qui ne nous conviennent pas. J’ai trouvé très intéressante sa référence aux « phrases qui s’insèrent en nous sans qu’on soit vigilant », comme « si on veut on peut », qui peuvent effectivement alimenter un sentiment de culpabilité.
    Au final, cet article offre un regard équilibré sur la conférence de Fabrice Midal, mêlant appréciation et saine critique constructive. C’est un exercice d’autant plus intéressant que le sujet abordé, le découragement, touche au cœur de nos vies. Bravo à Aurélie pour cette synthèse nuancée et engageante !

    1. Avatar de Aurelie

      Merci Dieter pour cet avis éclairé

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